Je consulte pour… l’anxiété d’un enfant (5 à 11 ans)

À Montréal, comme ailleurs au Québec, de plus en plus d’enfants vivent avec de l’anxiété. Les changements d’école, la pression de performance, les horaires chargés, les écrans, les séparations familiales ou même la simple peur de décevoir peuvent devenir des sources de stress importantes.

Chez l’enfant, l’anxiété n’est pas toujours facile à reconnaître. Elle ne se manifeste pas comme chez l’adulte. Certains enfants expriment leur peur par des pleurs, des colères ou des maux de ventre, d’autres se referment, deviennent plus silencieux, évitent certaines situations ou se montrent excessivement prudents, voir très timides.

L’anxiété peut se traduire par :

• Des maux physiques fréquents (ventre, tête, gorge serrée).

• Des inquiétudes constantes (“et si maman ne revenait pas?”, “et si j’échoue à l’examen?”).

• Des enjeux liés au sommeil (difficulté à s’endormir ou à garder le sommeil, cauchemars).

• Des difficultés de concentration à l’école.

• Un besoin de contrôle ou de perfection.

• Des évitements (refus d’aller à l’école, de dormir seul, de rencontrer de nouvelles personnes).

• Des crises de colères ou de l’opposition.

L’anxiété n’est pas un caprice : c’est une réaction naturelle de peur ou d’inquiétude qui s’emballe. Elle indique que le système nerveux de l’enfant est en hypervigilance — comme si son cerveau croyait qu’il devait constamment se protéger.

Comment savoir qu’il serait pertinent de consulter?

Il peut être temps de consulter si :

• Les inquiétudes de l’enfant deviennent envahissantes, l’empêchant de profiter de ses activités.

• L’anxiété provoque des crises, des refus scolaires ou des maux physiques récurrents.

• L’enfant a besoin d’être constamment rassuré.

• Il porte une peur ou une tension constante, même dans les moments de jeu.

• Les stratégies parentales habituelles ne suffisent plus.

• L’anxiété de l’enfant commence à affecter la vie de famille.

Consulter un professionnel permet d’aider l’enfant à comprendre ses émotions, à nommer ses peurs et à développer des stratégies pour retrouver de la confiance et du calme. Mais également, et souvent en premier lieu, consulter permet d’outiller les parents, souvent inquiets ou impuissants face à cette détresse silencieuse.

Ce que disent les spécialistes

Selon les données de Santé publique Montréal et du CHU Sainte-Justine, les troubles anxieux sont parmi les motifs les plus fréquents de consultation en santé mentale infantile.On estime qu’au Québec, près d’un enfant sur cinq présentera des symptômes d’anxiété significatifs avant l’adolescence.

Les études menées par des chercheurs de l’Université de Montréal et de l’Université Laval montrent que :

• L’anxiété est souvent liée à une combinaison de facteurs : tempérament sensible, stress environnemental, modèles familiaux anxieux ou événements marquants.

• Le stress parental a un impact direct sur le niveau d’anxiété des enfants. Quand le parent apprend à se calmer, l’enfant se régule aussi.

• Les approches les plus efficaces reposent sur la psychoéducation, la thérapie cognitivo-comportementale adaptée à l’enfant, le jeu thérapeutique, et les approches expressives comme l’art-thérapie

• Une approche familiale est souvent plus appropriée, dans laquelle les parents sont impliqués dans la démarche et lors des rencontres.

Les spécialistes soulignent que plus l’anxiété est prise en charge tôt, plus il est facile d’aider l’enfant à développer des outils durables pour sa santé mentale.

Ce qui peut être abordé en séance : motifs de consultation

Santé mentale et émotionnelle

• Reconnaître et nommer les émotions : apprendre à identifier la peur, la colère, la honte ou la tristesse.

• Apprendre à se calmer : techniques de respiration, relaxation ludique, visualisations.

• Comprendre les pensées anxieuses : apprivoiser les doutes et les scénarios catastrophes.

• Développer la confiance en soi : renforcer le sentiment de compétence et d’autonomie.

• Gérer la séparation et les transitions : école, changement de milieu, déménagement, nouveaux amis.

• Outiller les parents : apprendre à soutenir sans surprotéger, instaurer des routines sécurisantes, moduler ses propres réactions, développer une intelligence émotionnelle.

  
  

Santé corporelle et régulation physique

• Techniques de relaxation : apprendre au corps à se calmer, à travers le jeu, la création ou la musique.

• Libération des tensions physiques : ostéopathie, acupuncture pédiatrique, massages adaptés aux enfants.

• Sommeil : établir une routine rassurante et cohérente, apprendre à s’endormir seul progressivement.

• Lien corps-esprit : danse, dessin, yoga ou jeux sensoriels pour reconnecter le corps à des sensations agréables.

Qui peut m’aider?

Au Centre Thérapeutique Boréal, nous offrons un accompagnement spécialisé pour les enfants et leurs familles, dans un cadre sécurisant et ludique.Selon les besoins, plusieurs professionnels peuvent intervenir :

• Psychologue ou psychothérapeute pour enfants

• Art-thérapeute

• Travailleur social ou intervenant psychosocial

• Ostéopathe ou acupuncteur spécialisé en pédiatrie

• Coach parental ou éducateur spécialisé

• Hypnothérapeute

• Nutritionniste ou naturopathe (dans les cas de stress chronique ou troubles du sommeil)

Nos cliniques à Montréal (Beaubien et Bélanger) sont des espaces chaleureux où les enfants se sentent à l’aise d’explorer leurs émotions à travers le jeu, le dessin ou le mouvement.Notre approche est intégrative et bienveillante, centrée sur le lien entre l’enfant, la famille et l’environnement.

L’anxiété chez l’enfant est un signal de détresse, pas un défaut de caractère ou un caprice. Avec du soutien, des outils adaptés et un environnement sécurisant, il est possible d’aider l’enfant à retrouver confiance et légèreté. Et souvent, c’est en soutenant le parent autant que l’enfant que les changements durables s’installent.

Prendre rendez-vous, c’est offrir à ton enfant — et à toi-même — un espace pour respirer à nouveau.

Pour explorer par soi-même…

1. L’anxiété chez l’enfant — Dr Stéphanie Deslauriers (Éditions du CHU Sainte-Justine, Montréal). Un guide québécois clair et rassurant, avec des outils concrets pour comprendre et accompagner les enfants anxieux.

2. À chacun son stress — Sonia Lupien (Éditions au Carré). Ouvrage de référence sur le stress et l’anxiété, adapté pour les parents qui veulent comprendre le fonctionnement de l’anxiété chez leur enfant.

3. Le cerveau de votre enfant expliqué aux parents — Daniel Siegel & Tina Payne Bryson. Un classique de la parentalité bienveillante, qui aide à comprendre le développement émotionnel des enfants et à mieux intervenir en période de crise.